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histoire naturelle

s’échapper dans l’océan, ni se dérober aux coups de lance et de harpon dont il est alors assailli, et sous lesquels il est bientôt forcé de succomber.

Tout le dessous de la tête et du corps, jusqu’au nombril, présente des plis longitudinaux, dont la largeur est ordinairement de cinq ou six centimètres, et qui sont séparés l’un de l’autre par un intervalle égal, ou presque égal, à la largeur d’un de ces sillons. On voit l’ensemble formé par ces plis longitudinaux remonter de chaque côté, pour s’étendre jusqu’à la base de la nageoire pectorale. Ces sillons annoncent l’organe remarquable que nous avons indiqué en parlant de la jubarte, et dont nous allons nous occuper de nouveau dans l’article de la baleinoptère museau-pointu.

En septembre de l’année 1692, un rorqual long de vingt-six mètres échoua près du château d’Abercorn. Depuis vingt ans, les pêcheurs de harengs, qui le reconnoissoient à un trou qu’une balle avoit fait dans sa nageoire dorsale, le voyoient souvent poursuivre les légions des clupées.

Le 30 ventôse de l’an 6 de l’ère françoise, un cétacée de vingt mètres de longueur fut pris dans la Méditerranée sur la côte occidentale de l’île Sainte-Marguerite, municipalité de Cannes, département du Var. Les marins le nommoient souffleur. Le citoyen Jacques Quine, architecte de Grasse, en fit un dessin, que le président de l’administration centrale du département du Var envoya au Directoire exécutif de la