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des baleinoptères.

lorsque le rorqual nage à la surface de la mer, au lieu d’en voir deux, comme lorsque la baleine franche sillonne la surface de ce même océan.

L’ensemble du rorqual paroît donc composé de deux cônes réunis par leur base, et dont celui de derrière est plus alongé que celui de devant.

Les nageoires pectorales sont lancéolées, assez éloignées de l’ouverture de la gueule, et attachées à une hauteur qui égale presque celle de l’angle des lèvres. Nous n’avons pas besoin de faire voir comment cette position peut influer sur certaines évolutions du cétacée[1].

La dorsale commence au-dessus de l’ouverture de l’anus. Elle est un peu échancrée, et se prolonge souvent par une petite saillie jusqu’à la caudale.

Cette dernière nageoire se divise en deux lobes ; et chaque lobe est échancré par-derrière.

La couche de graisse qui enveloppe le rorqual a communément plus de trois décimètres d’épaisseur sur la tête et sur le cou ; mais quelquefois elle n’est épaisse que d’un décimètre sur les côtés du cétacée. Un seul rorqual peut donner plus de cinquante tonnes d’huile. Lorsqu’un individu de cette espèce s’engage dans quelque golfe de la Norvége dont l’entrée est très-étroite, on s’empresse, suivant Ascagne, de la fermer avec de gros filets, de manière que le cétacée ne puisse pas

  1. Rappelez ce que nous avons dit de la natation de la baleine franche.