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presque toujours au travers d’une couche d’eau très-épaisse pour parvenir jusqu’à l’œil de la baleine franche, du nordcaper, du gibbar, etc. L’œil du rorqual admet donc des rayons qui n’ont pas subi de réfraction, pendant que celui du gibbar, du nordcaper, de la baleine franche, n’en reçoit que de très-réfractés. On pourroit donc croire, d’après ce que nous avons dit en traitant de l’organe de la vue de la baleine franche, que la conformation de l’œil n’est pas la même dans le rorqual que dans la baleine franche, le nordcaper, le gibbar ; on pourroit supposer, par exemple, que le cristallin du rorqual est moins sphérique que celui des autres cétacées que nous venons de nommer : mais l’observation ne nous a encore rien montré de précis à cet égard ; tout ce que nous pouvons dire, c’est que l’œil du rorqual est plus grand à proportion que celui de la baleine franche, du gibbar et du nordcaper.

D’après la position de l’œil du rorqual, il n’est pas surprenant que les orifices des évents soient, dans le cétacée que nous décrivons, très-près de l’organe de la vue. Ces orifices sont placés dans une sorte de protubérance pyramidale.

Le corps est très-gros derrière la nuque ; et comme, à partir de la sommité du dos, on descend d’un côté jusqu’à l’extrémité de la queue, et de l’autre jusqu’au bout du museau, par une courbe qu’aucune grande saillie ou aucune échancrure n’interrompt, on ne doit appercevoir qu’une vaste calotte au-dessus de l’océan,