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des baleinoptères.

yeux sur les dessins que nous avons fait graver, et qui représentent la tête d’un rorqual pris sur les côtes de la Méditerranée, et dont nous allons reparler dans un moment.

Ces mêmes dessins montrent la conformation des fanons de cette espèce de baleinoptère.

Ces fanons sont noirs et si courts, que le plus souvent on n’en voit pas qui aient plus d’un mètre de longueur, et plus d’un tiers de mètre de hauteur. On en trouve même auprès du gosier qui n’ont que seize ou dix-sept centimètres de longueur, et dont la hauteur n’est que de trois centimètres ; mais ces fanons sont bordés ou terminés par des crins alongés, touffus, noirs et inégaux.

L’œil est situé au-dessus et très-près de l’angle que forment les deux lèvres en se réunissant ; et comme la mâchoire inférieure est très-haute, que la courbure des deux mâchoires relève presque toujours l’angle des deux lèvres un peu plus haut que le bout du museau, et que le dessus de la tête, même auprès de l’extrémité du museau, est presque de niveau avec la nuque, l’œil se trouve placé si près du sommet de la tête, qu’il doit paroître très-souvent au-dessus de l’eau, lorsque le rorqual nage à la surface de l’océan. Ce cétacée doit donc appercevoir très-fréquemment les objets situés dans l’atmosphère, sans que les rayons réfléchis par ces objets traversent la plus petite couche aqueuse, pour arriver jusqu’à son œil, pendant que ces mêmes rayons passent