Page:Lacépède - Histoire naturelle des cétacées (1804).djvu/163

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
109
des baleines.

lorsqu’elle a un petit : elle l’aime trop pour vouloir l’abandonner,

Cependant, lorsqu’on est parvenu auprès du nordcaper, il faut redoubler de précautions. Il se tourne et retourne avec une force extrême, bondit, élève sa nageoire caudale, devient furieux par le danger, attaque la chaloupe la plus avancée, et d’un seul coup de queue la fait voler en éclats ; ou, cédant à des efforts supérieurs, contraint de fuir, emportant le harpon qui l’a blessé, entraîne jusqu’à mille brasses de corde, et, malgré ce poids aussi embarrassant que lourd, nage avec une telle rapidité, que les matelots, qu’il remorque, pour ainsi dire, peuvent à peine se soutenir, et se sentent suffoquer.

Les habitans de la Norvége ont moins de dangers à courir pour se saisir du nordcaper, lorsque cette baleine s’engage dans des anses qui aboutissent à un grand lac de leurs rivages : ils ferment la sortie du lac avec des filets composés de cordes d’écorce d’arbre, et donnent ensuite la mort au cétacée, sans être forcés de combattre.

Duhamel a écrit qu’on lui avoit assuré que la graisse ou le lard du nordcaper n’avoit pas les qualités malfaisantes qu’on a attribuées à la graisse de la baleine franche.

Au reste, Klein a distingué dans cette espèce deux variétés : l’une, qu’il a nommée nordcaper austral, et dont le dos est très-aplati ; et l’autre, dont le dos est