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franche servent à remplacer le verre des fenêtres ; les tendons fournissent des fils propres à faire des filets ; on fait de très-bonnes lignes avec les poils qui terminent les fanons ; et on emploie dans plusieurs pays les côtes et les grands os des mâchoires pour composer la charpente des cabanes, ou pour mieux enclore des jardins et des champs.

Les avantages que l’on retire de la pêche des baleines franches, ont facilement engagé dans nos temps modernes les peuples entreprenans et déjà familiarisés avec les navigations lointaines, à chercher ces cétacées par-tout où ils ont espéré de les trouver. On les poursuit maintenant dans l’hémisphère austral comme dans l’hémisphère arctique, et dans le grand Océan boréal comme dans l’Océan atlantique septentrional ; on les y pêche même, au moins très-souvent, avec plus de facilité, avec moins de danger, avec moins de peine. On les atteint à une assez grande distance du cercle polaire, pour n’avoir pas besoin de braver les rigueurs du froid, ni les écueils de glace. Le capitaine Colnett trouva, par exemple, un grand nombre de ces animaux vers le quarantième degré de latitude australe, auprès de l’île Mocha et des côtes occidentales du Chili ; et à la même latitude, ainsi que dans le même hémisphère, et vers le trente-septième degré de longitude occidentale du méridien de Paris, il avoit vu, peu de temps auparavant, de si grandes troupes de ces baleines, qu’il les crut assez nombreuses pour fournir toute l’huile