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des baleines.

L’huile, encore bouillante, coule du premier baquet dans un second, que l’on a rempli aux deux tiers d’eau froide, et auquel on a donné communément un mètre de profondeur, deux de large, et cinq ou six de long. L’huile surnage dans ce second baquet, se refroidit, et continue de se purifier en se séparant des matières étrangères qui tombent au fond du réservoir. On la fait passer du second baquet dans un troisième, et du troisième dans un quatrième. Ces deux derniers sont remplis, comme le second, d’eau froide, jusqu’aux deux tiers ; l’huile achève de s’y perfectionner ; et du dernier baquet on la fait entrer, par une longue gouttière, dans les tonneaux destinés à la conserver ou à la transporter au loin.

Au reste, moins le temps pendant lequel on garde le lard dans les tonnes est long, et plus l’huile qu’on en retire doit être recherchée.

L’huile et les fanons de la baleine franche ne sont pas les seules parties utiles de cet animal. Les Groenlandois, et d’autres habitans des contrées du Nord, trouvent la peau et les nageoires de ce cétacée très-agréables au goût. Sa chair fraîche ou salée a souvent servi à la nourriture des équipages basques. Le capitaine Colnett rapporte que le cœur d’une jeune baleine qui n’avoit encore que cinq mètres de longueur, et que ses matelots prirent au mois d’août 1793, près de Guatimala, dans le grand Océan équinoxial, parut un mets exquis à son équipage. Les intestins de la baleine