leur que lui cause sa large blessure, fait les plus grands efforts pour se délivrer du harpon qui la déchire ; elle s’agite, se fatigue, s’échauffe ; elle vient à la surface de la mer chercher un air qui la rafraîchisse et lui donne des forces nouvelles. Toutes les chaloupes voguent alors vers elle ; le harponneur du second de ces bâtimens lui lance un second harpon ; on l’attaque avec la lance. L’animal plonge, et fuit de nouveau avec vîtesse ; on le poursuit avec courage ; on le suit avec précaution. Si la corde attachée au second harpon se relâche, et sur-tout si elle flotte sur l’eau, on est sûr que le cétacée est très-affoibli, et peut-être déjà mort ; on la ramène à soi ; on la retire, en la disposant en cercles ou plutôt en spirales, afin de pouvoir la filer de nouveau avec facilité, si le cétacée, par un dernier effort, s’enfuit une troisième fois. Mais quelques forces que la baleine conserve après la seconde attaque, elle reparoît à la surface de l’océan beaucoup plutôt qu’après sa première blessure. Si quelque coup de lance a pénétré jusqu’à ses poumons, le sang sort en abondance par ses deux évents. On ose alors s’approcher de plus près du colosse ; on le perce avec la lance ; on le frappe à coups redoublés ; on tâche de faire pénétrer l’arme meurtrière au défaut des côtes. La baleine, blessée mortellement, se réfugie quelquefois sous des glaces voisines : mais la douleur insupportable que ses plaies profondes lui font éprouver, les harpons qu’elle emporte, qu’elle secoue, et dont le mouvement agrandit ses blessures, sa fatigue extrême, son affoi-
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