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des baleines.

d’assurer ou d’accroître les succès de la pêche de la baleine ?

Les navires qu’on emploie à cette pêche ont ordinairement de trente-cinq à quarante mètres de longueur. On les double d’un bordage de chêne assez épais et assez fort pour résister au choc des glaces. On leur donne à chacun depuis six jusqu’à huit ou neuf chaloupes, d’un peu plus de huit mètres de longueur, de deux mètres ou environ de largeur, et d’un mètre de profondeur, depuis le plat-bord jusqu’à la quille. Un ou deux harponneurs sont destinés pour chacune de ces chaloupes pêcheuses. On les choisit assez adroits pour percer la baleine, encore éloignée, dans l’endroit le plus convenable ; assez habiles pour diriger la chaloupe suivant la route de la baleine franche, même lorsqu’elle nage entre deux eaux ; et assez expérimentés pour juger de l’endroit où ce cétacée élèvera le sommet de sa tête au-dessus de la surface de la mer, afin de respirer par ses évents l’air de l’atmosphère.

Le harpon qu’ils lancent est un dard un peu pesant et triangulaire, dont le fer, long de près d’un mètre, doit être doux, bien corroyé, très-affilé au bout, tranchant des deux côtés, et barbelé sur ses bords. Ce fer, ou le dard proprement dit, se termine par une douille de près d’un mètre de longueur, et dans laquelle on fait entrer un manche très-gros, et long de deux ou trois mètres. On attache au dard même, ou à sa douille, la ligne, qui est faite du plus beau chanvre, et que l’on