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des baleines.

D’autres peuples, encouragés par les succès des Anglois et des Hollandois, les Brémois, les Hambourgeois, les Danois, arrivèrent dans les mers du Nord : tout concourut à la destruction de la baleine ; leurs rivalités se turent ; ils partagèrent les rivages les plus favorables à leur entreprise ; ils élevèrent paisiblement leurs fourneaux sur les côtes et dans le fond des baies qu’ils avoient choisies ou qu’on leur avoit cédées.

Les Hollandois particulièrement, réunis en compagnies, formèrent de grands établissemens sur les rivages du Spitzberg, de l’île de J. Mayen, de l’Islande, du Groenland, et du détroit de Davis, dont les golfes et les anses étoient encore peuplés d’un grand nombre de cétacées.

Ils fondèrent dans l’île d’Amsterdam le village de Smeerenburg (bourg de la fonte) ; ils y bâtirent des boulangeries, des entrepôts, des boutiques de diverses marchandises, des cabarets, des auberges ; ils y envoyèrent à la suite de leurs escadres pêcheuses des navires chargés de vin, d’eau-de-vie, de tabac, de différens comestibles.

On fondit dans ces établissemens, ainsi que dans les fourneaux des autres nations, presque tout le lard des baleines dont on s’étoit rendu maître ; on y prépara l’huile que donnoit cette fonte ; un égal nombre de vaisseaux put rapporter le produit d’un plus grand nombre de ces animaux.

Les baleines franches étoient encore sans méfiance ;