n’évitent pas les effets directs d’une température rigoureuse ; elles ne s’éloignent que de ces croûtes de glace, ou de ces masses congelées, durcies, immobiles et profondes, qui ne leur permettroient ni de chercher leur nourriture sur les bas-fonds, ni de venir à la surface de l’océan respirer l’air de l’atmosphère, sans lequel elles ne peuvent vivre.
Lorsqu’on réfléchit aux troupes nombreuses de baleines franches qui dans des temps très-reculés habitoient toutes les mers, à l’enormité de leurs os, à la nature de ces parties osseuses, à la facilité avec laquelle ces portions compactes et huileuses peuvent résister aux effets de l’humidité, on n’est pas surpris qu’on ait trouvé des fragmens de squelette de baleine dans plusieurs contrées du globe, sous des couches plus ou moins épaisses ; ces fragmens ne sont que de nouvelles preuves du séjour de l’océan au-dessus de toutes les portions de la terre qui sont maintenant plus élevées que le niveau des mers.
Et cependant, comment le nombre de ces cétacées ne seroit-il pas très-diminué ?
Il y a plus de deux ou trois siècles, que les Basques, ces marins intrépides, les premiers qui aient osé affronter les dangers de l’Océan glacial et voguer vers le pôle arctique, animés par le succès avec lequel ils avoient pêché la baleine franche dans le golfe de Gascogne, s’avancèrent en haute mer, parvinrent, après différentes tentatives, jusqu’aux côtes d’Islande