Page:Lacépède - Histoire naturelle des cétacées (1804).djvu/123

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
73
des baleines.

brûlantes, elle trouve aisément au fond des eaux un abri ou un soulagement contre les effets de la chaleur de l’atmosphère. Lorsqu’elle nage à la surface de l’Océan équinoxial, elle ne craint pas que l’ardeur du soleil de la zone torride dessèche sa peau d’une manière funeste, comme les rayons de cet astre dessèchent, dans quelques circonstances, la peau de l’éléphant et des autres pachydermes ; les tégumens qui revêtent son dos, continuellement arrosés par les vagues, ou submergés à sa volonté lorsqu’elle sillonne pendant le calme la surface unie de la mer, ne cessent de conserver toute la souplesse qui lui est nécessaire : et lorsqu’elle s’approche du pôle, n’est-elle pas garantie des effets nuisibles du froid par la couche épaisse de graisse qui la recouvre ?

Si elle abandonne certains parages, c’est donc principalement ou pour se procurer une nourriture plus abondante, ou pour chercher à se dérober à la poursuite de l’homme.

Dans le douzième, le treizième et le quatorzième siècles, les baleines franches étoient si répandues auprès des rivages françois, que la pêche de ces animaux y étoit très-lucrative ; mais, harcelées avec acharnement, elles se retirèrent vers des latitudes plus septentrionales.

L’historien des pêches des Hollandois dans les mers du Nord dit que les baleines franches trouvant une nourriture abondante et un repos très-peu troublé