Page:Lacépède - Histoire naturelle des cétacées (1804).djvu/111

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
61
des baleines.

tête et celui de son dos. Ces deux sommités s’élèvent seules au-dessus de la surface de la mer. Elles paroissent comme deux portions de sphère séparées ; car l’enfoncement compris entre le dos et la tête est recouvert par l’eau ; et du haut de la sommité antérieure, mais très-près de la surface des flots, jaillissent les deux colonnes aqueuses que la baleine franche lance par ses évents.

La caudale est donc placée à une distance de la surface de l’océan, égale au sixième ou à peu près de la longueur totale du cétacée ; et par conséquent, il est des baleines où cette nageoire est surmontée par une couche d’eau épaisse de six ou sept mètres.

La caudale cependant n’est pas pour la baleine le plus puissant instrument de natation.

La queue de ce cétacée exécute, vers la droite ou vers la gauche, à la volonté de l’animal, des mouvemens analogues à ceux qu’il imprime à sa caudale ; et dès-lors cette queue doit lui servir, non seulement à changer de direction et à tourner vers la gauche ou vers la droite, mais encore à s’avancer horizontalement ; Quelle différence cependant entre les effets que la caudale peut produire, et la vîtesse que la baleine peut recevoir de sa queue qui, mue avec agilité comme la caudale, présente des dimensions si supérieures à celles de cette nageoire ! C’est dans cette queue que réside la véritable puissance de la baleine franche ; c’est le grand ressort de sa vîtesse ; c’est le grand levier avec lequel