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des baleines.

neuf ou dix mètres carrés, et qui est horizontale, frappe l’eau avec violence, de haut en bas, ou de bas en haut, lorsque l’animal a besoin pour s’élever, d’éprouver de la résistance dans le fluide au-dessus duquel sa queue se trouve, ou que, tendant à s’enfoncer dans l’océan, il cherche un obstacle dans la couche aqueuse qui recouvre sa queue. Cependant, lorsque la baleine part des profondeurs de l’océan pour monter jusqu’à la surface de la mer, et que sa caudale agit plusieurs fois de haut en bas, il est évident qu’elle est obligée, à chaque coup, de relever sa caudale, pour la rabaisser ensuite. Elle ne la porte cependant vers le haut qu’avec lenteur, au lieu que c’est avec rapidité qu’elle la ramène vers le bas jusqu’à la ligne horizontale et même au-delà.

Par une suite de cette différence, l’action que le cétacée peut exercer de bas en haut, et qui l’empêcheroit de s’élever, est presque nulle relativement à celle qu’il exerce de haut en bas ; et ne perdant presque aucune partie de la grande force qu’il emploie pour son ascension, il monte avec une vîtesse extraordinaire.

Mais, lorsqu’au lieu de monter ou de descendre, la baleine veut s’avancer horizontalement, elle frappe vers le haut et vers le bas avec une égale vîtesse ; elle agit dans les deux sens avec une force égale ; elle trouve une égale résistance ; elle éprouve une égale réaction. La caudale néanmoins, en se portant vers le bas et vers le haut, et en se relevant ou se rabaissant ensuite comme