ture ne mentionne-t-elle pas qu’après sa résurrection il apparut nu, ou qu’il se procura des vêtements ? Si ces deux dernières hypothèses sont fausses, comment peut-il être vrai qu’il ait laissé son linceul dans le tombeau ? — Un corps matériel ne peut franchir une porte : comment se fait-il que Jésus soit apparu à ses disciples, toutes portes fermées ? Si son corps n’était plus matériel, pourquoi l’ange déplaça-t-il la pierre du tombeau pour lui permettre d’en sortir ? Était-il donc tantôt corps, tantôt esprit ? il faudrait alors admettre une série de transmutations dans l’essence même de ce corps[1].
Plus encore que des détails de la résurrection du Sauveur, c’est des modalités de leur propre résurrection à venir que les interlocuteurs du Maître paraissent préoccupés. Une vingtaine de leurs « questions » visent les conditions de ce mystérieux retour à la vie, dont l’énigme les passionne manifestement.
Comment concilier « l’apathie » promise, avec la joie des élus et la tristesse des réprouvés[2] ? Quelle sorte d’intérêt offrira la résurrection des petits enfants, des avortons, puisqu’ils n’ont aucune « œuvre » à leur actif, et donc nulle part aux rémunérations pour lesquelles la résurrection même est promise[3] ? Les corps subsisteront-ils dans leurs formes terrestres ? Les sexes seront-ils différenciés ? Mais à quoi bon, puisque toute vie sexuelle sera abolie[4]. Où vont les âmes des trépassés, en attendant que leurs corps ressus-