la dialectique, experte à systématiser. Il fut le « scolastique » du néo-platonisme.
Dès vingt-huit ans, dans son Commentaire sur le Timée (88 c[1]), il posait de nouveau la question de la création de l’Univers : « Dans quelle intention, demandait-il aux chrétiens, Dieu, après une paresse d’une infinie durée viendra-t-il à créer ? Parce qu’il pense que c’est mieux ? Mais auparavant, ou il l’ignorait, ou il le savait ; dire qu’il l’ignorait, c’est absurde ; et s’il le savait, pourquoi n’a-t-il pas commencé auparavant ? »
L’ardeur combative de sa foi païenne lui valut un éloignement momentané d’Athènes. Il profita de ce demi-exil pour se mettre au courant des pratiques religieuses asiates, car il était avide de toutes les manifestations du divin[2].
L’idée de l’éternité du monde — nettement opposée à la conception judéo-chrétienne — fut celle autour de laquelle il organisa ses attaques[3]. Nous connaissons ses thèses par deux réfutations qu’en donne au vie siècle Jean Philoponos[4], grammairien et philosophe, lequel était un converti qui devint évêque d’Alexandrie, et fut finalement anathématisé pour ses tendances « monophysites », en 680. Proclus avait mis en forme dix-huit arguments tirés d’Aristote.
- ↑ Éd. Diehl, Leipzig, 1903-1906, t. I, p. 288, l. 17 et s.
- ↑ Marinos, Vita Procli, 15 ; Proclus, Hypotyp. astron. pos., I, 4 (éd. Manitius, Leipzig, 1909).
- ↑ Suidas le traite à peu près de second Porphyre, Lexique, éd. Th. Gaisford, Oxford, 1834, p. 3097.
- ↑ Le traité Contre Proclus sur l’Éternité du Monde et le traité Contre les affirmations de Proclus relatives à l’Éternité du Monde : édition Rabe, Leipzig, 1899. Philoponos se plaçait à un point de vue presque strictement philosophique, opposant à Aristote et à Proclus la vraie pensée de Platon dans le Timée. Il consacra ensuite un opuscule spécial à la cosmogonie mosaïque (éd. Reichardt, Leipzig, 1897). — Notons qu’à la fin du ve s. Macrobe avait développé la thèse de l’éternité de l’Univers dans son Comm. sur le Songe de Scipion, 10.