Que penser aussi de la menace du Christ, quand il promet des supplices éternels à ceux qui ne croiront pas en lui[1] ? Ne dit-il pas ailleurs : « Selon la manière dont vous aurez jugé, on vous jugera, et de la même mesure dont vous aurez mesuré on vous mesurera[2] » ? Le moyen de concilier l’idée d’une peine sans fin avec celle d’un châtiment « mesuré », c’est-à-dire limité à un certain laps de temps[3] ?
Une dernière objection[4] portait sur l’épisode de Jonas et de sa baleine ; elle ne venait pas de Porphyre, mais défrayait (c’est Augustin qui le remarque) les plaisanteries ordinaires des païens. Comment Jonas avait-il pu vivre trois jours dans le ventre d’un cétacé ? Et que signifiait cette courge qui poussa au-dessus de Jonas, quand le monstre l’eut rejeté sur le rivage ?
En tel autre cas, c’était au cours d’une conversation entre amis de cultes différents que surgissait à l’improviste la question chrétienne. Dans une lettre adressée à Augustin, en 412[5], Volusien[6] lui fait part d’un débat qui s’est amorcé lors d’une causerie qui n’avait porté d’abord que sur des questions de rhétorique et de technique de style. On en est venu à parler des diverses écoles philosophiques, et l’un des interlocuteurs en a pris texte pour signaler les difficultés fondamentales qu’il aperçoit dans la doctrine