Page:Labriolle - La Réaction païenne, 1934.djvu/396

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

expédier à Antioche[1]. Sans doute voulait-il rafraichir les notions personnelles qu’il avait déjà du christianisme, en revoyant les livres saints que ses maîtres lui avaient jadis expliqués, leurs interprètes et leurs apologistes. Nous saisirons aussi la preuve qu’il étudia de près les polémistes païens antérieurs à lui.

Il se mit au travail à Antioche au mois de juin 562, et acheva son œuvre en mars 363, « passant les longues nuits d’hiver, nous dit Libanius[2], à combattre ceux qui prétendent faire d’un homme de la Palestine un Dieu et un enfant de Dieu (θεόν τε καὶ θεοῦ παῖδα) ».

XI

L’écrit comprenait trois livres. Il n’a pas échappé au sort commun des ouvrages hétérodoxes. Mais, de même que la Parole de Vérité, de Celse, à passé pour une large part dans la réfutation d’Origène, de même Cyrille d’Alexandrie a conservé d’importants fragments du pamphlet de Julien dans son traité Pour la sainte religion des chrétiens contre l’ouvrage de Julien l’Athée[3], qu’il dédia à l’empereur Théodose II entre 433 et 441.

Malheureusement, la réponse de Cyrille ne s’est conservée qu’en partie. Nous avons en entier les dix premiers livres, mais ils correspondent seulement au premier des trois livres de Julien. Nous ne possédons, des livres XI à XX, que des fragments inclus dans les florilèges et les

  1. Ép. 106-107 (Bidez, p. 184-185).
  2. Or., XVIII, 178 (p. 313, 10 Förster).
  3. Patrol. gr., t. 76, 503-1064.