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Parmi les zélotes du passé, il en est un certain nombre qui aimèrent à rappeler publiquement, par une sorte de défi, leurs initiations multiples et leur appétit de religiosité. Tel cet Alfenius Ceionius Julianus Kamenius, préfet de Rome en 333, qui se glorifie d’avoir été septemvir Épulon, quindecemvir, Père des sacrifices de Mithra, hiérophante d’Hécate, archibucolus de Liber, initié aux mystères de la Mère des Dieux[1] ; tel le sénateur Ulpius Egnatius Faventinus « père et héraut sacré du dieu Soleil invincible Mithra, chef des bouviers de Bacchus, prêtre d’Isis », qui, après avoir reçu le baptême sanglant du taurobole, consacre en 376 une dédicace à la Grande Mère et à Attis[2] ; tel encore ce Tamesius Augentius Olympius, qui relève un sanctuaire dédié à Mithra, près de la voie Flaminienne, et déclare qu’il ne demande pour cela aucune subvention officielle, car une âme pieuse préfère une dépense comme celle-là à un gain[3].

Le Musée du Capitole possède une curieuse inscription funéraire, rédigée peu après 384[4], dont une longue partie est en sénaires iambiques. Une femme y rend hommage à son mari ; le mari loue celle qui lui a de peu survécu. Ce mari, c’est Vettius Agorius Praetextatus, que l’empereur Julien avait nommé proconsul d’Achaïe en 362, et qui devint Praefectus Urbi en 367, Préfet du Prétoire d’Italie en 384, l’année même où, consul désigné, il mourut[5]. Le début de l’inscription rappelle ses titres d’augure, de pontife de

  1. Buecheler, Carm. lat. epigr., no 654.
  2. Corp. Inscr. lat, VI, 564 = Dessau, Insc. lat. sel., no 4153.
  3. Dessau, Inscr. lat. sel., 4269. Voir aussi Corp. Inscr. lat, VI, 500 et s. ; 504 ; 510 ; 511 ; 1698 ; 1741 et s. ; 1778 et s. ; 2151.
  4. Buecheler, Carmina lat. epigr., no 111, p. 62 [Anthol. lat., pars posterior, fasc. I (1895)] ; Dessau, Inscr. lat. sel., no 1259.
  5. Bel éloge de lui dans Symmaque, Rel. xii (Seeck, p. 289).