non pas un cri de pitié, mais des arguments nouveaux pour accabler ses adversaires[1].
XI
Obscurité, incohérence, illogisme, mensonge, abus de confiance et sottise, Porphyre n’a guère vu autre chose dans le christianisme, à en juger par les membra disiecta de son œuvre.
Chaque fois que, se dégageant des collations de textes ou des exercices de dialectique, il prononce un jugement « de valeur », c’est le sarcasme qui s’impose à lui, et il ne cherche pas à en modérer l’expression indignée : Φεῦ τῆς ἀπαιδευσίας, τῆς κωμικῆς πλάνης ! (Fi ! quelle grossièreté ! quelle erreur comique[2] !) Ὢ μῦθος, ὢ γῆρος, ὢ γέλως ὄντως πλατύς ! (Ô fable ! ô radotage ! ô rire largement épanoui[3] !) Εὖ γε τῆς ὄντως ὧδε βλακείας τῶν ρημάτων ! (Bravo pour la parfaite lâcheté de telles paroles[4] !) À ses yeux, l’Évangile est une « scène truquée[5] », une farce de tréteaux, comme celles qui soulèvent au théâtre la gaieté des spectateurs[6], une mauvaise plaisanterie de faiseurs de tours[7], une fâcheuse
- ↑ Personnellement, il approuvait, semble-t-il, les rigueurs officielles : voy. le fragm. no 1, lignes 14-15 : « Quels châtiments trop sévères pourrait-on infliger à des hommes qui, déserteurs des lois de la patrie, etc. » Je ne crois pas qu’il ait été le moins du monde « acquis à la tolérance légale » (Batiffol, la Paix constantinienne…, p. 147).
- ↑ Fragm. no 49, ligne 15.
- ↑ Fragm. no 49, ligne 12.
- ↑ Fragm. no 27, ligne 4.
- ↑ Fragm. no 55, ligne 19.
- ↑ Fragm. no 27, ligne 5 : τοιοῦτον ὀκρίβαντα, γελοίου μηχανήματα αἱ τῶν θεάτρων σκηναὶ ζωγραφοῦσι.
- ↑ Fragm. no 27, ligne 5 : τοιοῦτον θαυματοποιούντων (le ms. a θαυματοποιῶν) ὄντως τὸ παραπαίγνιον (le ms. porte παραπάλλιον [?] : mais παραπαίγνιον se rencontre dans Eusèbe, Prép. évang., VII, 2, 2, et le mot παίγνιον apparaît dans les fragm. nos 32 et 49).