Jours[1] l’histoire de la création de la femme — Origène transcrit ce récit tout au long ; — que Platon, quand, dans son Banquet[2], il fait naître Cupidon de Poros et de Penia, ont voulu signifier tout autre chose que ce qu’ils disaient[3] ? Pourquoi les Égyptiens, pourquoi les Grecs auraient-ils le privilège d’envelopper d’un voile leur philosophie ? En se refusant d’accorder même licence aux Juifs et aux Chrétiens, Celse s’est condamné à mal comprendre leurs Écritures et à multiplier les méprises dans l’interprétation qu’il en donne.
Origène cite donc un certain nombre de textes bibliques où un transfert sur le plan spirituel lui apparaît comme absolument nécessaire[4]. Surérogatoirement, il développe quelques vues fort curieuses — par exemple sur les dimensions réelles de l’arche de Noé, à laquelle il attribue 90 000 coudées de long, 2 500 de large, 900 de haut[5], ou sur la gravité réelle de l’inceste des filles de Loth[6] — comme pour démontrer que, même sans ces transpositions si légitimes, le texte scripturaire reste défendable, en plus d’un cas, par des considérations purement rationnelles.
XI
Origène est homme de ressources ! Il a, certes, de la franchise, de la bonne foi, de la candeur ; mais aussi une subtilité toute grecque qui n’est jamais prise au dépourvu,