MANIFESTE DU PARTI COMMUNISTE[1]
Un spectre hante l’Europe, le spectre du communisme. Toutes les puissances de la vieille Europe se sont unies en une Sainte-Alliance pour traquer ce spectre : le Pape et le Czar, Metternich et Guizot, les radicaux de France et les policiers d’Allemagne.
Quelle est l’opposition que n’ont pas accusée de communisme ses adversaires au pouvoir ? Quelle est l’opposition qui, à son tour, n’a pas relancé à ses adversaires de droite ou de gauche l’épithète flétrissante de communistes ?
Deux choses ressortent de ces faits :
1o Déjà le communisme est reconnu par toutes les puissances d’Europe comme une puissance ;
2o Il est grand temps que les communistes exposent, à la face du monde entier, leur manière de voir, leurs buts et leurs tendances ; qu’ils opposent au conte du spectre du communisme un manifeste du parti.
Dans ce but, des communistes de diverses nationalités se sont réunis à Londres et ont rédigé
- ↑ Traduction de Laura Lafargue.