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reste, soulagé de ce côté et dispensé en ceci d’attention et d’effort, se trouve, en revanche, plus libre d’agir ailleurs.

Chose utile, chose dangereuse. La partie fatale augmente en nous sans que nous nous en mêlions, et s’accroît dans nos ténèbres intérieures. Ce qui frappait jadis l’attention, aujourd’hui passe inaperçu ; ce qui, d’abord, fut difficile, avec le temps devient facile, trop facile ; puis, on ne peut plus même dire que ce soit facile, car cela se fait tout seul, sans que nous l’ayons voulu ; nous souffrons à ne point le faire. Ces actes étant, de tous, ceux qui coûtent le moins de peine, se renouvellent sans cesse. Il faut bien s’avouer à la longue qu’il en est résulté une seconde nature qui, formée aux dépens de l’autre, la remplace en grande partie. Nous oublions les