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V

Grisé hier par quelques verres de bon vin vieux, vous êtes rentré chez vous ébriolant, mais joyeux, la chanson sur les lèvres. Au matin, un léger mal de tête et une soif facilement apaisée par un carafon de limonade, vous rappelleront votre excès de la veille, mais sans vous le reprocher trop. Peut-être même s’y mêlera-t-il un souvenir de volupté qui vous engagera à recommencer. Vous boirez une quantité égale à celle d’hier et n’éprouverez pas la même sensation. Il faudra augmenter la dose ; vous l’augmenterez. Ainsi pendant un an, pendant dix si vous voulez. Puis votre goût s’affadira. Ce vin qui vous paraissait si généreux, il sera sans chaleur, sans