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III

Rien d’affreux pour son entourage comme un ivrogne ; mais rien d’affreux comme les douleurs que lui-même se prépare, en attendant une fin épouvantable. Ah ! si l’on connaissait la tyrannie de ces soifs factices et adurantes, de ces ténesmes, dont on est saisi une fois après s’être livré à la boisson ; si l’on savait qu’il n’est pas de bassesse que ne se sente prêt à commettre pour les satisfaire le misérable qui en est affecté ; si on le voyait se relever frissonnant à toute heure de la nuit pour boire, boire encore, boire toujours, sans parvenir à éteindre le feu qui le dévore ; si on le voyait grelotter, baigné d’une sueur glaciale sur sa couche moite et