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difficultés des premiers commencements et nous nous figurons avoir toujours été ainsi. Cela favorise au moins notre paresse et nous dispense de faire quelques efforts pour nous arrêter sur la pente. Au reste, la trace du changement s’efface, en effet, à la longue ; le chemin a disparu : nous voudrions le refaire que nous ne le pourrions pas. C’est comme un pont brisé derrière nous, nous y avons passé et nous n’y passerons plus.

Nous nous résignons donc et nous disons, en tâchant de sourire : « C’est pour moi une seconde nature, » ou même encore : « C’est ma nature. » Tant nous avons oublié.

Mais, entre cette nature et notre vraie nature primordiale, que nous apportâmes en naissant, il y a une grave différence. C’est que celle-ci, tirée du sein de la mère, était comme