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Ce minimum d’enseignement déterminé, l’Etat s’en remet à la Faculté du soin de le distribuer. Au commencement de chaque semestre, les professeurs se reunissent pour se partager les leçons. L’attribution une fois faite, chaque professeur est parfaitement tibre de donner, outre le cours ou les deux cours qui lui échoient, toute autre espèce d’enseignement juridique, qu’il figure ou non sur le programme officiel, qu’il soit ou non professé par un ou plusieurs de ses collègues .Dans ce système, il est rare qu’un cours important ne soit pas donné deux fois dans chaque semestre par deux différentes personnes, c’est-à-dire que l’étudiant n’ait pas à choisir chaque année entre quatre professeurs; il est également sans exemple qu’on s’en tienne à l’enseignement officiel et qu’on ne cherche point à introduire quelques leçons nouvelles sur des sujets non exiges par l’État ; admirable combinaison qui ménage la fois l’intérêt de la science, de l’étudiant et du professeur.

Qu’on ne s’imagine pas que le hasard ou la coutume aient seuls produit cette organisation, les gouvernements d’Allemagne se rendent parfaitement compte de l’instrument précieux qu’ils possèdent les textes officiels suivants prouveront avec quel soin jaloux l’État défend la liberté du professorat, ressort principal de ses Universités[1].

« § 39. La Faculté garantit in silidum à l’État que l’enseignement sera complet. On entend par là que tout étudiant, restant trois années consécutives dans l’Université doit avoir occasion d’entendre au moins deux fois les leçons donnéessur les principales disciplines juridiques. Sont considérées comme disciplines principales l’Encyclopédie juridique, la Méthodologie et l’Histoire des sources, —le Droit naturel (ou philosophie du droit), — le Droit romain (Histoire du droit — Institutes, — Pandectes, — Exégèse), — le Droit privé germanique (Histoire de la constitution et de la législation[2] ), — Droit

  1. Statuts de la Faculté de droit de Berlin, du 29 Janvier 1838, Koch, t. I. p.95.
  2. C’est ainsi que je traduis le Staats und Rechts-Geschiste.