dans l’École un nouvel examinateur, a pour effet de diminuer proportionnellement l’indemnité ordinairement touchée par les membres de la Faculté ; si bien que ce qui enrichit la science ruine le professeur. Il y a là une position fausse pour l’État aussi bien que pour la Faculté. En effet, en diminuant ainsi le traitement du professeur d’une façon arbitraire, imprévue, l’État, tout en usant de son droit, trompe des espérances légitimes, et change les conditions auxquelles un savant est entré à son service. Je n’insisterai pas sur ce point fort délicat, mais qui mérite grande considération je dirai seulement que, pour la facilité de toute réforme présente ou à venir, il y aura toujours intérêt pour l’État ce que la question de traitement reste indépendante de tous les changements que peut exiger la science ; il faut qu’on puisse, aussi souvent qu’il sera nécessaire, toucher à l’enseignement sans toucher à la condition de celui qui le donne. C’est la seule manière légitime de concilier le droit du professeur et le droit de l’État.
En résumé, le système d’examen, qui est la pierre angulaire de nos Facultés, est, selon nous, tout à fait mauvais ; il fatigue et gêne le professeur, donne aux études une fausse direction, et dégoûte les jeunes gens de la science. Le système allemand, qui laisse à l’étudiant la libre disposition de son travail et le choix des méthodes, est infiniment plus satisfaisant au point de vue scientifique ; et quant à l’intérêt de l’État et de la société, il est suffisamment garanti par un seul examen final. C’est sur cette question des examens (qui n’est point touchée dans le rapport du ministre) qu’il est urgent d’appeler toute l’intention de la Commission car c’est le pivot sur lequel roule tout le système et si on ne le change pas, toute modification est à peu près impossible ; il ne reste à l’étudiant et au professeur ni le temps, ni la liberté nécessaires pour agrandir la sphère de leurs études. Les examens supprimés, vous pouvez exiger deux et trois fois, plus de l’élève et du maître, avec une fatigue moindre de moitié. La suppression ou le maintien des examens, c’est là, je le répète, une question de vie ou de mort