Page:Laboulaye - Locke, législateur de la Caroline.djvu/17

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

faction d’un désir souvent exprimé en Angleterre par l’opinion libérale, désir qui aujourd’hui subsiste encore dans toute sa vivacité. Enfin, à l’exemple de l’ancien parlement écossais, les quatre États se réunissaient en une même chambre, où chaque représentant avait un vote égal.

Il est assurément difficile d’imaginer une organisation où l’aristocratie fût plus puissante et la voix du peuple moins entendue. Cependant, et quoiqu’il fût impossible que la majorité d’une pareille assemblée ne fût pas toute dévouée au parti de la noblesse, trois mesures, reproduites en partie dans les chartes modernes, avaient pour but de donner à l’intérêt foncier un surcroît de garantie.

L’initiative appartenait au grand Conseil ; le Parlement ne l’avait pas. Il en était ainsi dans la Charte de 1814. C’était (on le croyait du moins en 1814. comme en 1668) un moyen énergique de défendre le pouvoir exécutif contre les entreprises de la législature ; mais l’expérience a prouvé qu’il avait ce grand défaut de soulever l’opinion contre la royauté, en la représentant comme l’ennemie des améliorations populaires, alors même qu’elle se refusait à présenter des propositions téméraires et insoutenables. Dans un gouvernement représentatif, c’est à la discussion publique, et non pas à la sagesse d’un homme qu’il appartient de faire justice de toutes ces théories sans consistance qu’un jour voit naître et mourir. Comprimer ces vaines fumées, c’est en faire un danger. Les jeter au grand jour de la discussion, c’est le moyen prompt et sûr de les dissiper.

Une autre mesure plus acceptable et plus forte peut-être assurait le droit des lords-propriétaires. La Constitution leur réservait le droit de veto sur tous les actes du Parlement ; et pour éviter toute surprise, pour prévenir le mauvais effet de la négligence, il était dit que les lois