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réunion d’ambassadeurs, dont les décisions se trouvaient soumises à l’approbation des États particuliers. Ce n’est pas tout : quand à l’intérieur les États n’étaient pas d’accord, il fallait s’en référer aux villes qui étaient indépendantes, et la Hollande comptait ainsi une cinquantaine de petits gouvernements locaux qui discutaient chacun à son tour. Vous concevez qu’un gouvernement comme celui-là, s’il pouvait subsister pendant la paix, ne pouvait vivre pendant la guerre. Quand l’ennemi avançait, on ne pouvait demander à chaque ville son avis ; à ce moment, le chef de l’armée, le stathouder, prenait nécessairement la puissance dictatoriale, c’est lui qui menait la république. Seulement, comme l’habitude du pouvoir est toujours dangereuse, chaque fois qu’on avait remis le pouvoir à un stathouder, il fallait se demander comment on pourrait le lui ôter. Si bien que la Hollande courait toujours le risque de perdre sa liberté, et ne la conservait que par la loyauté de ses citoyens.

Ce fut sur la Hollande que l’Amérique jeta les yeux, quand elle institua le congrès. Quels furent les inconvénients de ce gouvernement, ce serait une trop longue histoire ; pour la résumer, je prendrai un moyen plus bref, je chercherai avec vous quelles sont les conditions de l’unité. N’imaginez pas que nous allions rien inventer à priori. Non : nous rappellerons nos souvenirs, nous exposerons sous forme didactique les leçons de l’expérience.

Quel est le premier besoin d’un peuple ? C’est de conserver son indépendance. Il lui faut écarter toute ingé-