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tient l’assemblée. Le congrès est une puissance d’opinion, puissance très-faible par moments, à d’autres moments un peu plus forte, somme toute, c’est un très-médiocre gouvernement.

En 1781 on adopte les articles de confédération. C’est la première constitution des États-Unis.

Ces articles de confédération se montrent de suite impuissants à fonder un gouvernement. La raison en est simple. Le congrès avait suffi tant qu’avait duré la guerre, non par sa propre force, mais parce que le danger et l’intérêt commun établissaient de fait l’union des États et des citoyens entre eux. Tant qu’un peuple n’a qu’une idée, se défendre, repousser l’ennemi, tout reste dans l’ordre ; chacun obéit à l’autorité qui dirige la lutte.

Mais la paix conclue (et l’on ne se battit plus à partir de 1781), les États ne songèrent plus qu’à leur intérêt particulier, la confédération menaça de se dissoudre, et Washington en vint à regretter tant de sang inutilement répandu. Ce fut seulement en 1787, que des patriotes envers lesquels l’Amérique ne peut être trop reconnaissante, et au premier rang de ces patriotes un homme qui n’est pas assez connu en Europe, Hamilton, essayèrent de remédier au mal qui rongeait l’Amérique, et proposèrent d’élire une convention, qui ferait une constitution.

Cette constitution, on la discuta de 1787 à 1789, ou, pour mieux dire, elle fut discutée en 1787, puis soumise à l’examen et à l’acceptation du peuple, afin qu’elle fût l’œuvre commune de toute l’Amérique, et elle fut