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n’ont jamais passé pour des fanatiques de liberté. Le comte d’Artois et la reine Marie-Antoinette, notamment, se déclarèrent pour les insurgents. En Amérique, l’effet ne fut pas moins considérable. La déclaration fut mise à l’ordre du jour de l’armée ; Washington y joignit une proclamation, et le pays s’engagea de plus en plus dans une résistance qui, désormais, ne devait plus finir que par l’enfantement de ce nouvel empire qu’on nomme les États-Unis.

Cette déclaration qui agit si puissamment sur les esprits, qui exalta tous les cœurs, n’eut pas au point de vue politique un moins grand effet ; c’est sous ce rapport qu’il nous faut l’étudier.

En séparant les colonies de la métropole, la déclaration leur donnait une entière souveraineté. Il y avait donc maintenant en Amérique treize colonies qui devenaient treize États indépendants. Et, de fait, c’est du jour où fut signée la déclaration que le nom d’États-Unis remplaça le nom de Colonies-Unies,

Presque toutes les colonies reformèrent leurs constitutions ; mais, à vrai dire, elles avaient joui jusque-là d’une telle liberté que le changement ne fut pas considérable. La grande distinction, ce fut que le gouverneur, au lieu d’être nommé par le roi ou le seigneur propriétaire de la colonie, fut dès lors nommé par le suffrage des citoyens.

Si le changement constitutionnel fut de peu d’importance, il y eut néanmoins cette différence entre la situation nouvelle et l’ancien état de choses, que les colonies, devenues des États, ne relevaient plus que d’elles-