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de persuader à la veuve de la veille de ne pas pleurer. C’est le moyen de faire durer son chagrin plus longtemps. Laissez-la pleurer, et par la force des choses ses larmes s’arrêteront. C’est là un phénomène naturel : laissez un peuple se plaindre, ce sera exactement comme une femme qui pleure, il se calmera naturellement.

Le second amendement concerne le port d’armes et la milice.

« Art. II. — Une milice bien organisée étant nécessaire à la sécurité d’un État libre, on ne touchera pas au droit qui appartient au peuple d’avoir et de porter des armes. »

C’est avec la milice plus qu’avec l’armée régulière que l’Amérique avait soutenu la guerre contre l’Angleterre, et le droit d’être armé était une de ces vieilles libertés que les Américains étaient heureux d’inscrire dans leur constitution pour que personne n’y touchât. L’idée américaine, c’est l’idée antique : un peuple n’est sûr de ses libertés que s’il peut les défendre lui-même, que s’il a des armes. De plus, les Américains, comme les Anglais, avaient une grande antipathie pour les armées permanentes. Or, quand on ne veut pas avoir d’armée permanente, il n’y a qu’un moyen de s’en passer, c’est d’avoir un peuple qui sache porter les armes, et où l’on puisse trouver, le moment venu, des volontaires capables de défendre le pays. La guerre actuelle ne prouve que trop que les miliciens font à l’occasion d’excellents soldats.

Le troisième amendement concerne les quartiers militaires :