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vers ; j’y puise également la certitude que les fondements de notre politique nationale reposeront sur les purs et immuables principes de la moralité privée. La supériorité d’un gouvernement libre sera prouvée par toutes ces vertus qui gagnent le cœur des citoyens et commandent le respect du monde.

« J’insiste sur cet espoir avec toute la joie qu’un ardent amour pour mon pays peut m’inspirer ; car, s’il y a une vérité fortement établie, c’est qu’il y a ici-bas un lien indissoluble entre la vertu et le bonheur, entre le devoir et l’intérêt, entre les pures maximes d’une politique honnête et magnanime et les solides récompenses de la prospérité et du bonheur publics. Songez que jamais le ciel ne sourira à un peuple qui dédaigne les règles éternelles d’ordre et de justice que le ciel lui-même a ordonnées ; songez enfin que c’est en vos mains qu’est remis le feu sacré de la liberté, et que la destinée des gouvernements républicains est attachée, pour la dernière fois peut-être, à l’expérience qu’en fera l’Amérique. »

Je n’ajouterai rien à ces nobles paroles, je craindrais de les affaiblir ; mais je dirai que pour ceux qui, comme moi, ont vu passer tant de révolutions, ont vu s’agiter tant de passions mesquines et d’intérêts misérables, il n’y a pas de plus grand et de plus beau spectacle que celui de ce héros, que son pays a vu le premier dans la paix et dans la guerre, et qui à toutes les gloires a préféré le titre de patriote et d’homme de bien.