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peut suppléer à toutes les faiblesses humaines ; nous le prierons afin que sa bénédiction fasse servir à la liberté et au bonheur du peuple des États-Unis le gouvernement que ce peuple a institué.

« En rendant cet hommage au grand Auteur de tout bien public et privé, je suis certain d’exprimer vos sentiments non moins que les miens, et ceux de tous nos concitoyens non moins que les vôtres. Aucun peuple n’est tenu, plus que celui des États-Unis, de reconnaître et d’adorer cette invisible main qui conduit les choses humaines. Chaque pas qui a fait de nous une nation a été marqué par quelque faveur providentielle, et dans l’importante révolution que nous venons de faire dans le système de notre gouvernement uni, il est impossible de comparer la façon dont les autres gouvernements de la terre ont été établis avec les tranquilles délibérations, les concessions volontaires de tant de sociétés distinctes qui ont concouru à fonder l’œuvre commune, sans que notre cœur ne soit ému d’une pieuse reconnaissance et ne songe aux bénédictions futures que semble présager un pareil passé. Ces réflexions, nées de la crise présente, se sont imposées trop fortement à mon esprit pour que je les aie supprimées. Vous vous joindrez à moi, j’en ai confiance, pour penser que jamais un nouveau et libre gouvernement n’a commencé sous de meilleurs auspices.

« L’article qui établit le pouvoir exécutif fait un devoir au président « de recommander à votre attention toutes les mesures qu’il jugera utiles ou nécessaires. » Dans les circonstances présentes, et avec les sentiments qui m’agitent, je crois bien faire en remplaçant une recommandation de mesures particulières par un juste hommage rendu aux talents, à la droiture, au patriotisme de ceux qui doivent les examiner bientôt et les voter. Dans ces nobles qualités, je trouve l’assurance que nul préjugé, nul attachement local, nulle animosité de parti, ne troublera le regard égal et compréhensif qui doit veiller sur ce grand assemblage de sociétés et d’intérêts di-