Page:Laboulaye - Histoire politique des États-Unis, tome 3.djvu/538

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sion de l’État de New-York. Si on avait pu discuter, la constitution eût été rejetée, New-York était la ville qui tenait le plus à ses privilèges commerciaux, elle trouvait très-commode de concentrer chez elle les droits de douanes, et de faire payer ces droits par le reste de l’Amérique. Mais dix États ayant accepté, la question n’était plus de savoir si la ville de New-York accepterait ou non la constitution, mais si l’État resterait dans l’Union ou s’en retirerait ; et d’un autre côté, toute la partie méridionale de l’État se prononçait pour l’adoption de la constitution, et faisait croire que si la ville de New-York sortait de l’Union, elle en sortirait toute seule. La discussion ne fut pas longue. À la tête de l’opposition était le gouverneur Clinton ; à la tête de ceux qui défendaient la constitution étaient Jay et Hamilton. La décision fut emportée par la nouvelle de l’acceptation de la Virginie, et on se détermina à accepter la constitution le 26 juillet 1788. Onze États avaient donc adhéré à l’Union. Restaient en dehors la Caroline du Nord, qui crut prendre un parti décisif en déclarant qu’elle adopterait la constitution quand on y aurait introduit les amendements universellement demandés, et Rhode-Island, qui n’entra dans l’Union qu’en 1790.

Ce fut donc vers le mois d’août 1788 que la constitution fut adoptée ; mais tous les États avaient exprimé le désir qu’on y introduisît des amendements. Au mois de décembre 1788, le congrès fédéral invita le peuple d’Amérique à nommer des représentants au nouveau congrès, et à désigner des électeurs chargés