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ne préfère pas à tout l’égalité des droits politiques, qui est le fonds même du pur républicanisme, si cette égalité est compatible avec le maintien de l’ordre actuel. Quiconque trouble cet ordre par ses écrits est blâmable, quelque pures que soient ses intentions. »

Ainsi, vous le voyez, sa pensée complète est celle-ci : Il y a là une grande expérience, je n’y crois pas ! Je ne sais si elle réussira, mais qu’importe ! je servirai la constitution. Je le répète, cherchez dans l’histoire, vous n’y trouverez pas un patriotisme plus pur.

Le moment était venu de discuter la constitution. Les législatures nommèrent des conventions composées d’un petit nombre de personnes, mais la discussion n’en fut que plus sérieuse. Ces discussions nous ont été conservées, et ne forment pas moins de quatre volumes, connus sous le nom de Elliot’s Debates. C’est un monument politique qui n’est pas toujours d’une lecture agréable, mais qui est très-instructif, puisque, pendant toute une année, de 1787 au mois de juillet 1788, dans treize États, les meilleurs politiques d’un pays fort avancé en liberté agitèrent la question de la constitution des pouvoirs et de la formation de l’Union.

On avait décidé que lorsque neuf États se seraient prononcés pour l’adoption du pacte fédéral, la constitution entrerait en vigueur, qu’on ferait des élections, et qu’on nommerait un président. De ces neuf États, le premier qui donna l’exemple de l’adoption de la constitution fut le plus petit, le Delaware, qui se prononça dès le 7 décembre 1787 ; il fut suivi huit jours plus tard par l’État de Pensylvanie, où la décision fut emportée