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DIX-NEUVIÈME LEÇON
adoption de la constitution.


Messieurs,

Nous avons vu comment la Convention fédérale avait organisé le pouvoir législatif, le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire. C’est là toute la constitution américaine, et, à vrai dire, c’est la seule chose que doive contenir une constitution bien faite. Plus tard, cependant, on y ajouta un bill des droits, bill où les Américains consignèrent leurs libertés héréditaires.

Cette simplicité nous étonne. Ce n’est pas ainsi que nous l’entendons en France. Comme en général nous faisons une constitution le lendemain d’une révolution, et qu’une révolution amène toujours au pouvoir un parti, ce parti, qui était en minorité la veille et qui craint d’être en minorité le lendemain, se hâte de mettre dans la constitution, comme dans une arche sainte, une foule de lois qui ne sont pas constitutionnelles et ne touchent pas à la division des pouvoirs. Ainsi, en 1848, on avait mis dans la constitution que les citoyens doivent aimer la patrie, participer aux charges de l’État