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même temps des révolutions, c’est que le gouvernement veut tout envahir et met sans cesse les citoyens sur la défensive.

On se dit : « Si nous pouvions réduire le gouvernement. Tout ce que nous pourrons lui retirer sera autant de bénéfice pour la liberté. »

Si nous lui ôtons les attributions qui ne lui appartiennent pas, c’est en effet un bénéfice ; mais si nous lui ôtons celles qui lui appartiennent, ce gouvernement que nous affaiblissons, nous l’empêchons de nous protéger. C’est en mettant chaque chose à sa place qu’on arrive à faire un gouvernement populaire et à donner de solides assises à la liberté. Eh bien, j’estime que cela, Messieurs, mérite une sérieuse attention, et je voudrais consacrer ce qui me reste de vie à faire ce grand traité de pacification.

J’aime beaucoup la liberté, j’espère la défendre jusqu’à mon dernier jour ; mais Dieu me garde d’attaquer le gouvernement dans ses fonctions légitimes. Mon ambition suprême, ce serait, au contraire, d’être le notaire de cet heureux contrat entre le gouvernement et la liberté, s’unissant dans une union légitime et féconde, à la satisfaction de tous les citoyens.