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officiers des États peuvent venir y saisir les coupables et même les simples débiteurs, mais ils agissent alors comme délégués du congrès. L’Union est donc partout présente ; et par exemple le fort Sumter, au commencement de la révolution actuelle, était une position fédérale. C’était donc une attaque contre la nation, que la prise du fort Sumter par les gens de Charleston.

Le congrès a les attributs généraux de la souveraineté législative : la bourse, l’épée, les relations extérieures, le règlement du commerce et des intérêts généraux ; mais les difficultés commencent lorsqu’on arrive au détail. Dans l’application, on s’aperçoit que la constitution des États-Unis n’a dessiné que de grands traits. On a donc été obligé d’admettre que le congrès aurait le droit de faire tout ce qui était nécessaire pour mettre à exécution les pouvoirs que lui attribue la constitution. Un article général lui donne le droit de faire toutes les lois nécessaires à cet effet. Mais dans un pays où il y a des souverainetés locales au-dessous de la souveraineté générale, la question devient délicate. Et il s’en faut d’ailleurs que les pouvoirs énumérés comprennent toute la compétence du congrès. À côté de ces pouvoirs énumérés, il a fallu admettre des pouvoirs implicites.

Par exemple, en 1802, Jefferson acheta la Louisiane à la France et acquit, moyennant 80 millions, un territoire qui doublait l’étendue des États-Unis. La constitution ne prévoyait pas un cas semblable. Aussi Jefferson demanda-t-il un bill d’indemnité. Acheter un territoire sans loi préalable, agrandir les États-Unis, au