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C’est à Washington qu’on a établi un bureau où chacun dépose son projet. Là, moyennant 50 francs, on vous donne une patente bonne pendant quatorze ans, et que vous pouvez renouveler pour sept ans. L’Amérique est le pays des bateaux à vapeur, des télégraphes électriques, de la machine à imprimer. On y fait plus d’inventions que partout ailleurs, et tous les ans on prend cinq ou six mille brevets. Le bureau de Washington, où sont déposées toutes ces inventions, est une des choses les plus curieuses qui existent au monde. Quant aux droits d’auteur, l’Amérique a admis la durée anglaise. C’est vingt-huit ans, et si, à la fin de ces vingt-huit ans, l’auteur, sa veuve ou ses enfants vivent encore, c’est quarante-deux ans. La seule formalité à remplir est qu’on fasse un dépôt dans la cour du district et à Washington. D’ordinaire, on porte la déclaration de ce dépôt sur le verso du titre. Vous n’ouvrirez jamais un livre américain sans la trouver.

Ceci ressemble à la loi française ; seulement les Américains sont restés en arrière de nous sur un point plus intéressant. La loi américaine ne connaît que le citoyen américain ; il en résulte que, en Amérique, on contrefait les livres publiés à l’étranger. C’est une souveraine injustice. C’est une grande erreur que de dire que la littérature n’existe pas en Amérique ; il y a au contraire une littérature très-vivante, très-active : nous en savons quelque chose, car nous connaissons tous la Case de l’oncle Tom et les romans de Cooper. Mais le droit de propriété littéraire n’existe que pour les nationaux. Il y a donc un progrès à faire, car il