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vée. J’envoie une lettre à Constantinople : par terre, cette lettre traverse la France, la Confédération germanique, l’Autriche, les Principautés danubiennes, la Turquie, avant d’arriver à destination. Elle aura à payer un droit postal dans chacun de ces États. Les Américains disent : « Ce n’est pas juste. » Qu’a fait la Confédération germanique, quand elle a transporté un paquet de lettres ? elle a transporté un colis : qu’elle prenne un droit commercial sur ce colis, c’est fort bien ; mais de quel droit taxer fiscalement une lettre qui ne lui appartient pas ? Il n’y a en vérité que deux États qui aient un droit régalien sur les lettres, celui qui expédie et celui qui reçoit : pour tous les autres, c’est un paquet. Ce principe admis, une lettre qui traverserait les deux mondes n’aurait à payer qu’un droit insignifiant ; on écrirait en Chine pour huit sous. Les Américains nous disent : « Chargez votre lettre sur un paquebot qui va à New-York, nous qui avons le plus grand continent, nous la transporterons à San-Francisco pour rien, sauf les frais généraux de transport. » Vous voyez que c’est une découverte qui figurera dans l’histoire, comme la découverte de la poste à quatre sous. C’est là, je le répète, une chose qui peut montrer combien dans tous les pays saxons la poste n’est pas considérée comme un produit fiscal. Aux États-Unis la poste ne donne pas de bénéfices et on ne lui en demande pas.

Une autre attribution du congrès, c’est la protection de l’industrie et de la propriété littéraire, les brevets d’invention et les droits d’auteur.