Page:Laboulaye - Histoire politique des États-Unis, tome 3.djvu/436

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’intérêt fiscal. Ce que les Anglais y voient surtout, c’est la distribution des lettres, des journaux, des paquets. Pour eux, transporter des lettres, c’est la chose essentielle ; car c’est faciliter les communications et multiplier les affaires. Le bénéfice de la poste n’est pas dans le produit des lettres, mais dans le nombre d’affaires que les lettres produiront. Ce dont on s’occupe, en Angleterre, c’est de savoir comment on pourra réduire les taxes et faciliter les moyens de communications. Ce sont les Anglais qui ont, sinon inventé, du moins établi la poste à bon marché, et, chaque année, nous voyons qu’on diminue les droits, de façon à multiplier les lettres autant qu’on le peut. En Amérique, un journal circule sept fois par semaine, pour une dépense de 7 francs par an. Aujourd’hui on paye pour le même service 18 francs par an à la poste française ; ajoutez à cela que le gouvernement français prélève 18 francs de droit de timbre. Entre un journal français et un journal américain qui se payent 50 francs, il y a une différence de 29 francs de droits. C’est aux Américains aussi que sera due l’initiative d’un grand progrès qui se prépare. Vous savez que l’année dernière, au milieu de la guerre civile, les Américains ont réuni à Paris une conférence postale où sont venus les délégués de toute l’Europe. On y a proposé une réforme considérable, c’est d’adopter, pour le monde entier, l’unité de poids, et ce serait l’unité française qu’on prendrait pour tous les services postaux. De plus, on a proposé une réforme générale, qui certainement se fera, c’est de ne considérer jamais, dans un service postal, que les points de départ et d’arri-