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dans toutes les caisses ; c’est un grand avantage. Aujourd’hui nous accueillons chez nous les étrangers avec plaisir, nous recevons volontiers leurs marchandises ; mais il y a une marchandise que nous avons tout intérêt à ne point éloigner : c’est l’argent ; pourquoi donc ne pas lui faciliter l’entrée du pays ?

Quant aux poids et mesures, le congrès, qui a le droit d’établir l’unité, ne l’a jamais fait.

La contre-partie de cet article défend aux États particuliers de frapper monnaie. En effet, ce serait leur reconnaître la souveraineté. Il leur est également interdit d’émettre des billets de crédit ; c’est un avantage que l’État fédéral se réserve, et cela était très-naturel en 1787, car on sortait de la banqueroute. On avait émis pendant la guerre pour 1 750 millions d’assignats, qui eurent la valeur de nos assignats dans la première révolution. C’était beaucoup qu’une dette de 1 750 millions pour un pays qui avait moins de trois millions d’habitants, on ne voulait pas retomber dans le même abîme. On décida donc que les États particuliers ne pourraient pas faire de papier-monnaie, et que l’or et l’argent seraient le seul mode de payement. On ajouta, comme on le fait souvent le lendemain du jour où l’on a été échaudé par les assignats, que, nonobstant toute clause contraire, on ne pourrait payer qu’en or et en argent : clause bien inutile, car, du moment où on établit des assignats, on déclare que, nonobstant toute clause contraire, on pourra payer en papier.

La constitution établit également que jamais les États ne pourront altérer les obligations résultant d’un con-