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venir avec son bateau naviguer dans L’État de New-York, qu’il vienne de la Caroline ou d’ailleurs. L’affaire fut portée devant la Cour fédérale, et fut décidée contre Fulton. C’était un des cas prévus par la constitution. On ne pouvait créer un monopole sur les eaux intérieures d’un des États de l’Union.

À ce pouvoir commercial s’ajoute naturellement le pouvoir de battre monnaie, d’en régler la valeur, ainsi que celle des monnaies étrangères, et d’établir l’étalon des poids et mesures.

Frapper monnaie a toujours été un privilège de la souveraineté, et il est d’une importance extrême que dans un grand État il y ait une monnaie unique. C’est à Philadelphie que la monnaie de l’Union est frappée depuis 1782 ; mais il y a des succursales, notamment à San-Francisco[1].

C’est là le privilège du congrès, dont il a usé pour avoir une monnaie à lui, une monnaie d’or et d’argent. Quant à régler la valeur des monnaies étrangères, le congrès l’a fait plusieurs fois. Nous n’usons pas de ce droit en France, nous ne connaissons que la monnaie française, et nous abandonnons au hasard ce qui tient aux monnaies étrangères. Il est cependant fâcheux pour les Anglais qui viennent en France que leurs guinées aient la valeur que veulent bien leur donner les maîtres d’hôtel. Dans un pays qui fait de grandes affaires, comme les États-Unis, on admet les monnaies étrangères, surtout les monnaies d’or. On fait un tarif, on les reçoit

  1. National Almanach, 1864, p. 215.