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excellente qui existe aux États-Unis, et qui devrait exister chez nous. Dès le moment où les États-Unis commencèrent à exporter, on comprit que l’intérêt du commerce était de pouvoir livrer à l’exportation des marchandises qui auraient pour ainsi dire valeur de monnaie. Ainsi, par exemple, si je suis sûr que j’achète telle qualité de farine, et que le baril de farine en contient telle quantité, si l’État peut m’assurer qu’il en est ainsi, je puis acheter les yeux fermés tous les barils de tel ou tel pays. L’Amérique a donc établi une inspection qui vérifie chaque baril de farine, sous le rapport de la qualité et de la quantité, et y appose son chiffre, de telle façon que ces barils peuvent courir le monde entier. La valeur est certaine, nul ne craint d’être trompé.

Vous sentez combien ce système établi en France serait avantageux. Autrefois Bordeaux faisait le commerce de farine avec les Antilles. Ce commerce est tombé ; la faute en a été, dit-on, à la mauvaise foi des expéditeurs. Aujourd’hui on falsifie les vins avec la même impunité. Le commerce des vins est quelque chose d’aléatoire. S’il y avait une inspection et une marque, ce serait un commerce aussi sûr que celui des lingots d’or et d’argent. Cette garantie de l’inspection a été une grande cause de prospérité pour le commerce des États-Unis. Seulement la constitution n’a pas voulu que les États pussent se servir de l’inspection pour établir des droits d’exportation et d’importation ; et, s’il y a doute, c’est la justice qui décide.

En 1821, l’État de Maryland mit une patente sur