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le mandant. Voilà ce qui donne un grand intérêt à l’étude de la constitution américaine. Elle nous apprend quels sont les pouvoirs qu’un peuple ne peut exercer lui-même, et quels sont ceux qu’il doit retenir dans ses mains.

Le premier des pouvoirs qu’un peuple ne peut exercer lui-même est le pouvoir financier.

« Le congrès, est-il dit dans la constitution, aura le pouvoir d’établir et de lever des impôts et des droits indirects ou excises afin de payer les dettes et de pourvoir à la défense commune et au bien-être général des États-Unis ; mais tout impôt indirect devra être uniforme dans tous les États-Unis. — Le congrès aura le droit d’emprunter de l’argent sur le crédit des États-Unis[1]. »

Ce pouvoir n’est pas absolu : on autorise le congrès à emprunter de l’argent ou à établir des impôts ; mais le congrès n’a le droit de mettre des impôts que pour payer les dettes, pour pourvoir à la défense commune ou au bien-être général. Ainsi il serait impossible que le congrès, si demain il voulait faire quelque dépense considérable en faveur d’une ville des États-Unis, pût mettre des impôts sur la nation tout entière. La même question s’est présentée pour les routes : le congrès a le droit d’ouvrir des routes postales ; mais peut-il lui être permis d’ouvrir des routes pour faciliter les communications d’un État à un autre ? Ç’a été une lutte constante entre les chambres qui voulaient ouvrir des routes, routes importantes allant de l’Ohio au Mis-

  1. Constitution, sect. viii, cl. 1 et 2.