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grès, c’est-à-dire pour deux sessions, aux représentants, et on les paye ainsi à raison de 250 dollars, soit 1,250 fr. par mois.

Doit-on payer les représentants ? L’école constitutionnelle, qui avait pour chefs Benjamin Constant et ses amis, était très-opposée à l’idée de payer les députés ; cela amoindrit les députés, disait-on, il n’est pas bon qu’on puisse soupçonner leur désintéressement.

Cette raison ne me paraît pas suffisante. L’idée qui me paraît plus juste, c’est que personne ne doit servir son pays par faveur, et presque dédaigneusement. Et je crois que, dans les conditions où l’indemnité législative est établie en France, elle n’a rien d’excessif.

Une dernière question qui se présente quand on s’occupe de la représentation, c’est la question de permanence des assemblées, et du droit de dissolution. En Amérique, le congrès est permanent ; et, comme dans toutes les républiques, il peut se réunir quand il lui plaît, personne n’a le droit de le convoquer. Le président n’a pas davantage le droit de le dissoudre, car ce serait lui reconnaître un droit supérieur à celui des représentants du pays. C’est peut-être une raison pour que les assemblées ne durent que deux ans ; car avec celles qu’on ne peut dissoudre, comme chez nous en 91, en 1848, quand on ne peut les renvoyer, ou les faire céder, on n’a d’autre moyen que de faire un appel au peuple, ce qui s’appelle une révolution ; tandis que dans les monarchies la dissolution des assemblées,