Page:Laboulaye - Histoire politique des États-Unis, tome 3.djvu/380

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

putés que dans nos assemblées. Eh bien ! l’effort a été de réduire le nombre des représentants, et on l’a réduit en fait, quoique leur nombre ait augmenté. Ainsi, en 1802, on décida qu’il y aurait 106 représentants, c’est-à-dire que, pour une population d’un peu plus de 5 millions d’habitants, on nommerait un député par 33 000 habitants. En 1811, la population était de 7 millions ; on adopta le chiffre de 35 000 habitants et de 181 représentants. En 1822, il y avait 10 millions d’habitants ; on prit le chiffre de 40 000 habitants, et on porta à 210 le nombre des membres de la Chambre. En 1832, pour 13 millions d’habitants, on prit le chiffre de 43 000, et on nomma 243 députés. En 1842, on était arrivé à 17 millions d’habitants. Là on diminua le nombre des députés, et on décida qu’on ne dépasserait plus le chiffre invariable de 233. En 1842, ce chiffre donna un député pour 62 000 habitants ; en 1852, un député pour 93 000 habitants ; et enfin, en 1860, il y avait un député pour 127 381 habitants, ce qui donne un député pour 31 ou 32 000 électeurs. Cela se rapproche de notre système ; mais, comme je vous le disais tout à l’heure, remarquez qu’il ne faudrait pas comparer notre pays à l’Amérique ; car, dans notre assemblée, les députés représentent tout à la fois l’intérêt général et l’intérêt particulier, tandis qu’en Amérique les députés au congrès représentent seulement l’intérêt général. Je crois que chez nous le chiffre de 35 000 est trop élevé pour que les élections puissent se faire librement, et donner satisfaction à la diversité des intérêts.