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payées, souriait aux gens imbus des idées anglaises. Le parlement en Angleterre, comme le tiers état en France, est sorti du vote de l’impôt ; c’est parce que le roi, dans les idées féodales, n’avait pas le droit de prendre leur argent aux hommes libres sans leur aveu, qu’il était nécessaire de convoquer les hommes libres et de leur faire voter l’impôt. C’est là l’origine des parlements dans toute l’Europe féodale. C’est une maxime foncièrement nationale, en Angleterre, que la représentation et l’impôt marchent ensemble ; et, dans la constitution américaine, nous voyons qu’il est dit que les taxes directes seront toujours calculées en raison de la représentation, taxes directes qui, du reste, étaient tombées en désuétude avant les derniers événements. Mais ce principe, que la confédération avait accepté en décidant qu’on payerait les dettes fédérales en proportion de la richesse, était d’une exécution difficile quand il s’agissait de faire la répartition des députés. Les membres de la Convention crurent qu’on arriverait au même résultat d’une façon plus simple, en prenant pour base la population. En effet, si vous considérez comment les hommes sont répartis sur un grand pays, vous verrez que richesse et population marchent toujours ensemble. Sans doute, là où il y a une population très-compacte, dans les pays de grande fabrique, par exemple, il y a beaucoup de paupérisme à côté de la richesse, mais la richesse est là. Ainsi, en France, prenez les départements les plus riches, le Nord, le Pas-de-Calais, vous verrez que ce sont en même temps les plus peuplés. On s’arrêta donc au principe de la population,